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Three Extended Pieces For Four Pianos (2 CD)

Julius Eastman - Three Extended Pieces For Four Pianos (2 CD)
Les Four Pianos (1979-80) de Julius Eastman, interprétés par Melaine Dalibert, Stephane Ginsburgh, Nicols Horvath et Wilhem Latchoumia.
Ces pièces tutélaires pour quatre pianos sont aujourd'hui reconnues comme parmi les plus puissantes de la musique contemporaine, leur impact restant presque inégalé. Après la version historique enregistrée il y a quarante ans, celle-ci, exécutée par quatre des plus grands interprètes européens, retrouve toute sa puissance. L'enregistrement est lui-même de très haut niveau.
Musicien atypique au curriculum vitæ peu conventionnel, le pianiste et compositeur électroacoustique Nicols Horvath est connu pour ses explorations musicales sans limites. Horvath est à la fois un promoteur enthousiaste de la musique contemporaine – il a commandé de nombreuses œuvres (dont pas moins de 120 dans le cadre de son projet Hommages à Philip Glass en 2014) et a collaboré avec les plus grands compositeurs contemporains du monde entier, dont Alvin Lucier, Mamoru Fujieda, Jaan Rääts, Alvin Curran et Valentyn Silvestrov – et un redécouvreur de compositeurs oubliés ou négligés tels que Moondog, Nobuo Uematsu, Germaine Tailleferre, François-Adrien Boieldieu, Hélène de Montgeroult, Jean Catoire, Karl August Hermann... Il a collaboré avec Lustmord sur Deconstruction of November by Dennis Johnson.

Melaine Dalibert, compositeur et pianiste français, fasciné par les phénomènes naturels à la fois attendus et imprévisibles, a développé ses propres procédés algorithmiques de composition autour de la notion de temps étiré et des séries fractales, dont le minimalisme et l'approche introspective évoque Morton Feldman.

Stéphane Ginsburgh, infatigable arpenteur du répertoire mais aussi explorateur de musiques nouvelles, a collaboré avec des compositeurs tels que Philippe Boesmans, Jean-Luc Fafchamps, Stefan Prins, Frederic Rzewski et Matthew Shlomowitz dont il a interprété les œuvres, ainsi qu'avec des chorégraphes comme Anne Teresa De Keersmaeker (Rosas) et a enregistré Feldman, Duchamp et Satie pour Sub Rosa ainsi que l'intégrale des sonates pour piano de Prokofiev pour Cypres.

Wilhem Latchoumia embrasse à la fois la nouvelle musique et le répertoire classique avec succès et charisme. Ses deux enregistrements pour La Dolce Volta (Prokofiev et de Falla) ont été salués par la critique. Lauréat de la Fondation Hewlett-Packard et du Concours International de Piano de Montsalvatge, il a remporté le Premier Prix du Concours International de Piano d'Orléans 2006.
Julius Eastman (né en 1940 à New York) est un compositeur, pianiste, chanteur, acteur et danseur américain associé au courant minimaliste. Il est l'un des premiers à avoir associé des éléments de musique pop à la musique minimaliste, dans des pièces qui reflètent ses engagements radicaux contre le racisme et l'homophobie, entre musique contemporaine répétitive et disco naissante.
L'un des rares Afro-Américains à être reconnus sur la scène musicale d'avant-garde de New York des années 1970 et 80, à la fois proche et distant de l'École de New York de John Cage (Cage ne lui ayant pas pardonné une interprétation de ses « Song Books »), Christian Wolff et Morton Feldman, Julius Eastman est resté un personnage solitaire et énigmatique. Politiquement engagé et provocateur (en témoignent les titres de ses œuvres comme Evil Nigger ou Gay Guerrilla), figure de la culture queer, Julius Eastman est un poète solaire et solitaire dont la mélancolie a marqué son œuvre autant que son destin tragique.
Jusqu'en 1981, Julius Eastman se retrouve au cœur de la vie artistique foisonnante de l'Université de Buffalo puis de Manhattan, qui le voit notamment jouer avec Meredith Monk et Arthur Russell ou voyager vers l'Europe pour une tournée en solo (voix / piano). Il fait alors partie d'une génération de musiciens qui décloisonnent peu à peu les styles de musiques tout en digérant en direct tout ce qui se créé alors, de Earth Wind and Fire à La Monte Young.
Pendant l'hiver 1981-82 il se fait expulser de son appartement par la police, qui au passage détruit la plupart de ce qu'il possède, dont partitions et enregistrements. Il ne fait pas grand chose pour retrouver ces documents, voyant dans cet événement un signe supplémentaire pour se rapprocher d'une sorte d'ascétisme à laquelle il tend chaque jour un peu plus, le faisant abandonner progressivement la vie musicale new-yorkaise. Il se retrouve à la rue, vivant notamment dans le parc de Tompkins Square, dans l'East Village. Il meurt neuf ans plus tard, en 1990 à l'âge de 49 ans, seul, à l'hôpital de Buffalo, sans que personne ne s'en aperçoive pendant presque une année.
Artiste « oublié » (aucune de ses œuvres enregistrées n'était sortie de son vivant et bon nombre de ses partitions ont été perdues), il n'a été redécouvert que depuis les années 2000, notamment grâce au travail de recherche qu'a initié la compositrice Mary Jane Leach.
 
paru en juin 2021
livret 12 pages
EAN : 5411867115038
 
épuisé


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