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Un ensemble de théoriciens, d'historiens et d'artistes internationaux aborde l'avenir précaire de la notion même de futur.
Il n'y a pas si longtemps, une gauche mélancolique et un néolibéralisme maniaque semblaient parvenir à un consensus gênant : la forclusion de l'avenir. Alors que la première pleurait l'échec des projets utopiques, la seconde célébrait le triomphe du marché mondial. L'espoir radical de réaliser un avenir singulièrement différent, plus équitable, remplacé par la croyance que l'avenir s'est déjà réalisé, réduisant la société post-historique à une vie sans événements vouée à l'accumulation infinie. Aujourd'hui, dans la pléthore de néofuturismes, de posthumanismes, de futurologies, de philosophies spéculatives et de scénarios accélérationnistes, apparaît aussi une prise de conscience croissante de la menace d'une catastrophe planétaire, déterminée par la logique extractionniste du capitalisme. Malgré ce retour vers le futur, l'horizon temporel de notre moment présent est peut-être caractérisé par le « rétrécissement du futur » de la production en flux tendu, de la gestion des risques, du commerce à haute fréquence et du marché à terme.