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Commentaire et extension éditoriale d'un projet des artistes Annie Vigier et Franck Apertet (les gens d'Uterpan) qui procède de l'analyse des attitudes et des comportements, individuels et collectifs, produits dans l'espace public d'une ville donnée.
Uchronie est un projet initié par les artistes Annie Vigier et Franck Apertet (les gens d'Uterpan) en 2014, qui procède de l'analyse des attitudes et des comportements, individuels et collectifs, produits dans l'espace public d'une ville donnée. Le terme uchronie, utilisé entre autres par le philosophe français Charles Renouvier dans son ouvrage Uchronie, l'utopie dans l'histoire (1876), désigne un « non-temps », un temps qui n'existe pas.
En réponse à la transformation croissante de l'espace public en zones fonctionnelles vers lesquelles les individus sont dirigés pour une activité donnée, les deux artistes appellent des citoyens à devenir uchronistes, à infiltrer la vie publique avec des modules physiques issus de comportements quotidiens, qui sont synchronisés et ajustés selon les contextes. A la différence des flashmobs ou des performances, ces actions ne s'adressent pas à des spectateurs. Les passants sont les témoins accidentels, attentifs ou non, de ces présences et de ces gestes qui maintiennent l'apparence formelle de la normalité.
Plus qu'un commentaire au projet Uchronie, cette publication se compose comme une uchronie collective qui s'infiltre dans le livre – en tant qu'espace de publication, en tant qu'espace public. Selon le protocole proposé par les artistes et par l'historien de l'art Emanuele Quinz, les contributeurs ont occupé librement différentes sections du livre (sommaire, introduction, chapitre, illustrations, notes, appendices, etc.), chaque section pouvant être illustrée plusieurs fois, ou pas du tout.
Le travail d'Annie Vigier et Franck Apertet (les gens d'Uterpan) questionne les normes et les conventions qui régissent l'exposition et le spectacle vivant. En s'appuyant sur les mécanismes d'ajustement de l'individu, du corps et de la création à ces contextes, les artistes constituent une œuvre critique à partir d'une pratique initiale de chorégraphes.
De façon méthodique, leur réflexion opère par le déplacement et la recontextualisation de procédés d'action ou de monstration propres au champ des arts plastiques et au spectacle vivant. Ils incluent dans leur œuvre les paramètres d'approche, de communication et d'archive ainsi que la dimension économique et la situation institutionnelle de sa réalisation. Ils traitent chacune des étapes constituant la pratique de l'artiste et renvoient une responsabilité au visiteur, au commanditaire et à l'institution dans leur travail.