fermeture & interruption des expéditions du 23 décembre au 3 janvier (les commandes passées dans l'intervalle seront traitées en priorité dès notre retour) – merci pour votre patience et bonne fin d'année !
Luxueuse monographie grand format rassemblant différentes séries réalisées entre 1996 et 2010 à travers lesquelles l'artiste photographe saisit les formes de beauté artificielle et standardisée, aussi séduisantes qu'inquiétantes, forgées par les codes de représentation contemporains,
avec un texte de Tobia Bezzola.
« Je viens de la peinture ». Il n'est pas surprenant que Valérie Belin (née en 1964 à Boulogne-Billancourt, vit et travaille à Paris) puisse décrire son travail en relation avec la pratique de la peinture, tellement il est difficile de le réduire au strict champ de la photographie. Bien que l'artiste utilise du matériel photographique, sa maîtrise technique lui permet d'opérer une mise à distance du réel, en évacuant toute approche naturaliste, psychologique, narrative ou documentaire, pour mieux se l'approprier et sonder l'évanescence des frontières entre réalité et illusion.
Pas de contexte, pas de décor, un fond systématiquement neutre : le travail de Valérie Belin, fondé sur un protocole précis, développé sur un mode sériel et réalisé avec une précision chirurgicale, gomme tout particularisme au profit d'une forme de beauté lisse, impersonnelle, artificielle et standardisée. Il développe ainsi un questionnement sur les stéréotypes, les conventions et les codes de représentation – sociaux, médiatiques, cinématographiques, véhiculés par la mode, l'industrie du luxe, etc. –, en opérant un traitement très pictural des êtres et des choses (encore accentué avec l'utilisation d'outils numériques dans ses œuvres récentes) qui exacerbe leur photogénie et leur plasticité. Les différences s'estompent de manière troublante entre le vivant et l'inanimé, entre le mannequin de mode et le mannequin artificiel, entre l'original et l'imitation, entre le portrait, le masque et la nature morte.
Valérie Belin est la lauréate du Prix Pictet 2015.