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Le ciné-œil de la révolutionÉcrits sur le cinéma

Le ciné-œil de la révolution Dziga Vertov - Le ciné-œil de la révolution
Un ensemble de textes inédits et de nouvelles traductions pour redécouvrir la pensée du cinéaste d'avant-garde et théoricien soviétique Dziga Vertov, assortis d'un appareil critique et de nombreux documents iconographiques.
Dziga Vertov est à la fois très connu pour son film L'Homme à la caméra (1929) et mal connu tant son œuvre est profuse, multiple, éparse. À partir d'un choix de ses textes, soit inédits soit dont les traductions ont été revues et complétées, assortis d'un appareil critique permettant de les situer dans les débats de leur temps comme d'en percevoir les promesses pour le nôtre, cet ouvrage souhaite remettre en circulation la pensée vertovienne dans sa complexité. Sa tentative de saisir « la vie à l'improviste », les « faits », afin de faire émerger une « Ciné-Vérité » fondée sur le regard appareillé du « Ciné-Œil » et le pouvoir analytique du montage, suit ici un parcours qui va des années 1910-1920 aux années 1930-1950, de son rôle de pionnier, en phase avec les événements politiques, à sa marginalisation progressive.
Le projet de Vertov de s'emparer des techniques d'enregistrement, de montage et de transmission d'images et de sons, afin d'« organiser » la vue et l'ouïe des travailleurs et les faire participer au nouvel ordre social issu de la révolution de 1917, trouve de nos jours un nouvel éclairage dans la perspective d'une « théorie des médias » qui étudie les articulations techniques des formes d'expérience et de connaissance.
Le volume est enrichi par de nombreux documents iconographiques provenant de la Collection Dziga Vertov de l'Österreichisches Filmmuseum de Vienne.

« Une somme précieuse, à conseiller ou à offrir aux cinéphiles les plus exigeants. »
François Ekchajzer, Télérama
Dziga Vertov (David ou Denis Kaufman, 1896-1954) est un cinéaste et théoricien du cinéma de non-fiction. Originaire de Biaļystok, ville marquée par une intense vie culturelle et par la persécution de la population juive, il y suivit des études de musique. Il s'installa ensuite à Petrograd où il étudia à l'Institut de psycho-neurologie (1914-1916) dirigé par Vladimir Bekhterev. Plusieurs orientations scientifiques au sein de cet Institut – la conception de la caméra comme une extension de l'œil humain, l'intérêt pour l'organisation rationnelle du travail et l'énergétisme – furent fécondes pour sa pratique. Au sein de son « Laboratoire de l'ouïe », Dziga Vertov s'intéressa à l'enregistrement et au montage de sons, à la composition de bruitages et aux outils mnémotechniques. Employé du Comité du cinéma de Moscou à partir de 1918, Vertov y filma la série d'actualités Kino-nedelia (1918-1919), puis organisa entre 1919 et 1921 des prises de vues et des projections dans des dispositifs mobiles (trains, voitures), notamment dans le cadre de l'Armée rouge. Il dirigea le Secteur de la diffusion au sein du Département ciné-photo. Il réalisa ensuite la série des Kino-Pravda (à partir de 1922), puis Goskinokalendar (1923). Influencé par le futurisme à ses débuts (poétiques), il se rapprocha des théoriciens du constructivisme Alekseï Gan et RAoledxtacnhdernek Rodtchenko, bien que sa pratique fût éloignée de la « fixation du fait » conceptualisée par le LEF (Front gauche de l'art) et que Vertov se démarquât de ce courant. Gan promut largement son travail dans les pages de Zrelichtcha, Ermitaj, Proletkino, et Kino-fot, dans lequel il publia son manifeste « Nous ». C'est également aux Kino-pravda que Gan consacra largement sa brochure Vive la présentation de la vie quotidienne ! (1923). Grâce au soutien que les constructivistes apportèrent à ses films, En Avant, Soviet ! (1926), La Sixième Partie du monde (1926), La Onzième Année (1927-1928) et L'Homme à la caméra (1929), Vertov fut vu comme un des réalisateurs proches du mouvement, au même titre que Koulechov, Choub et Eisenstein. C'est d'ailleurs dans leur revue Lef que parut en 1923 son manifeste « Kinoks – révolution ». Il partageait avec ses théoriciens plusieurs points essentiels : le rejet du statut d'artiste, des cinédrames, de la fiction littéraire, de l'illusion dans le décor comme dans le jeu, et défendait comme eux la construction de ciné-objets, la captation de faits réels, l'association d'amateurs aux prises de vues, une conception nouvelle des intertitres (en collaboration avec Rodtchenko) et du montage. Lorsque la revue du groupe fut relancée en 1927 (Novy Lef), Vertov prit ses distances, défendant la singularité de son mouvement, le Ciné-œil.

Voir aussi La Sixième Partie du monde.
Introduction de François Albera.
Postface d'Antonio Somaini.

Traduit du russe par Irina Tcherneva.

Couverture : Zoo Somaini.
 
paru en janvier 2019
édition française
17 x 24 cm (broché)
776 pages (ill. coul. et n&b)
 
32.00
 
ISBN : 978-2-84066-965-4
EAN : 9782840669654
 
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dossier de presse
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