fermeture & interruption des expéditions du 23 décembre au 3 janvier (les commandes passées dans l'intervalle seront traitées en priorité dès notre retour) – merci pour votre patience et bonne fin d'année !
La transcription d'une conférence de Marjorie Micucci sur les liens entre Coro Spezzato : The Future Lasts One Day et Fosse d'Orchestre, deux installations de l'artiste italienne Rosa Barba interrogeant à la fois les temporalités intérieures, intimes et historiques d'un paysage.
Quelle relation développer entre Coro Spezzato : The Future Lasts One Day (2009) et Fosse d'Orchestre (2013-2014), qui se retrouvent conjointement dans une même collection publique ? Quels éléments de perspectives, de formes, d'attention et de présence, de durées et d'accords permet-elle d'extraire (un « rendre au visible ») à l'intérieur du paysage sculptural et filmique, narratif et polyphonique, élémentaire et choral, qu'appose, dans des espaces variables de monstration et de composition, l'œuvre de Rosa Barba ? Œuvre enchâssée de médiums, de narrations mystérieuses ou rejouées, de récits hybridés entre fiction et possible science-fiction, de surfaces, de projections, de matériaux documentaires et cinématographiques, de sons, de partitions, de temporalités parallèles, simultanées, accumulées, étendues, dessinant ce que nous pourrions nommer une poétique de la distance ou de la perspective, ce que nous voudrions nommer « géologies de la distance », dans un acte de « désossement » d'une expérience singulière du temps et de l'espace figurés dans l'aire de l'exposition contemporaine.
Critique d'art et poète, Marjorie Micucci vit et travaille à Paris. Elle prépare une thèse de doctorat à l'université Paris 7-Paris-Diderot (Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones) sur l'artiste américaine Roni Horn et ses relations avec l'écriture, la littérature et la poésie, notamment celle de la poète Emily Dickinson. Auteure de nombreux articles pour les revues Mouvement, poptronics.fr, Critique d'art, La belle revue, Les Chroniques, Purple, AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibition), Artpress, elle travaille également sur les temps de l'histoire, les régimes de temporalités et d'historicité dans l'œuvre contemporaine. Elle a participé à la monographie consacrée à l'artiste Jean-Christophe Norman : Jean-Christophe Norman, les circonstances du hasard (Éd. Frac Franche-Comté, 2012) et est l'auteur de Jean Dufy, Le Pays maritime (Éditions Magellan & Co, 2016). Elle est l'auteure de six recueils de poésie et livres d'artiste, dont Lost journey ou le voyage perdu (2005, 2007-2009), À Paul Verlaine, Avant (2011-2012), L'Expédition friable (2014-2015), La baleine noire (2016-2017).
Rosa Barba (née en 1972 en Sicile, vit et travaille à Berlin) est une artiste particulièrement engagée dans la création vidéo. Elle s'intéresse principalement à la façon qu'à le médium filmique d'articuler l'espace et d'engendrer une relation particulière entre l'œuvre et son spectateur. Les questions de composition, de matérialité et de plasticité jouent un rôle important dans la perception de son travail. Elle interroge les formes et les codes de l'industrie cinématographique, les recontextualisant pour en offrir de nouvelles représentations. Rosa Barba a exposé à la Schirn Kunsthalle, Francfort; au MIT List Visual Arts Center, Cambridge, au MAXXI, Rome, et à la Tate Modern, Londres, au CAPC, Bordeaux, ainsi qu'aux biennales de São Paulo et de Venise. Présents dans de nombreuses collections permanentes internationales, ses travaux ont également fait l'objet de monographies. En 2015, elle a reçu le prix d'art contemporain de la Fondation Prince Pierre de Monaco.