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Printemps de septembre à ToulouseThe Hamsterwheel / Wheeeeel

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Extraits de l'introduction de Marie-Thérèse Perrin (présidente de l'association du Printemps de Septembre et directrice du festival)


«Les trois dernières éditions du Printemps de Septembre à Toulouse ont permis au festival d'engager une mutation importante, de passer un cap et d'affirmer une nouvelle identité. Ce qui a eu pour conséquence de développer son audience locale, nationale mais aussi internationale. [...] Mais les derrière les chiffres, il s'agit d'un phénomène culturel et sociétal important. S'il a toujours été au centre du festival dès ses origines, ce phénomène représente plus que jamais un potentiel d'énergie, de désir et d'envie considérable, qui motive autant sa raison d'être que ses développements futurs. C'est pourquoi le Printemps de Septembre a opéré une double révolution. Tout d'abord en comprenant la nécessité de déployer et d'ouvrir, au-delà de la problématique de l'image, le champ des possibles afin de rester disponibles, attentif et réactif aux évolutions les plus sensibles de l'art comme du monde contemporain.

C'est justement en réunissant des artistes de toutes les disciplines, issus des horizons esthétiques les plus divers, à l'intérieur comme à l'extérieur des lieux habituels de présentation, que ce festival a pu élargir l'espace et la réception de la création contemporaine. En particulier quand les expositions sont associées aux programmes des Nocturnes et des Soirées Nomades dont les concepts ont largement été repris depuis en France comme à l'étranger.

C'est aussi dans cette logique que la notion traditionnelle de commissariat a été repensée en confiant la direction artistique des trois dernières éditions à un artiste, Jean-Marc Bustamante. Associé à plusieurs commissaires et critiques, l'artiste commissaire (ou le commissaire artiste) a impulsé une évolution importante en positionnant l'acte artistique et le fait plastique, ainsi que l'idée même de collaboration multidirectionnelle, au cœur de la manifestation.

L'exposition «Hamsterwheel», conçue par Franz West, Urs Fisher et quelques amis artistes, eux-mêmes associés à d'autres compétences (commissaire, écrivains, philosophes, etc.), vient à point nommé prolonger et préciser cette nouvelle orientation prise par le Printemps de Septembre depuis 2004. Initialement présentée à l'Arsenal pour la 52e Biennale de Venise, cette partition inédite sera rejouée dans le réfectoire des Jacobins, au centre du festival, avant d'être reprise à Barcelone à l'automne au centre d'art contemporain Santa Monica.

«Hamsterwheel» est une véritable aventure où les artistes se sont cooptés les uns les autres et où les commissaires réagissent, critiques et commentent. L'important ici est le processus de l'échange, de la rencontre, même fortuite, et non la construction d'un signifiant a priori. Le sens surgit pendant ou après, un peu à la manière d'un cadavre exquis surréaliste. Ce qui représente un renversement de perspective total et radical au regard des habitus actuels en matière de représentation d'art contemporain, en particulier dans les grandes manifestations. Ce qui va aussi au-delà des procédures multiples et variées de délégation. [...]

L'esprit de redistribution, de prospection et d'inventivité qu'incarne «Hamsterwheel» sera prolongé à travers la ville de Toulouse et d'autres lieux (Les Abattoirs, le Château d'Eau, la Maison éclusière, l'Espace EDF Bazacle, la Fondation Espace Ecureuil, l'Espace Croix-Baragnon), avec une série d'expositions et de projets offrant un focus sur la très jeune scène artistique française. Peu connue et pourtant en pleine effervescence, cette scène émergente relève d'une dynamique endémique, atypique et inattendue, à l'image d'une génération très spontanée. «Wheeeeel, une jeune scène française» veut donc montrer à travers une sélection de 25 artistes quelques-unes des lignes de force qui traversent actuellement la jeune création en France. [...]

Dans son ensemble, cette programmation devrait permettre au public comme aux observateurs nationaux et internationaux de prendre acte des passionnantes mutations que connaît la scène artistique actuelle, aussi bien française qu'internationale, et avec elle le festival. C'est bien le moins que l'on peut attendre du Printemps de Septembre.»
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